Bordeaux conforte sa 2e place

La 31e journée de L1 a permis à Bordeaux de battre Nancy (2-1), son rival pour la 2e place.
Une première période totalement dominée par Nancy avait pourtant permis aux Lorrains de prendre l'avantage par Zerka (29e). Bordeaux égalisait par une tête de Cavenaghi (53e), qui doublait la mise sur un penalty particulièrement généreux (82e) alors que Brison et Biancalani (54e, 89e), étaient exclus pour un deuxième avertissement.


"Si on fait un résultat positif à Bordeaux, tout est possible." Jonathan Brison, le milieu de terrain nancéien, avait parfaitement résumé l'enjeu de la rencontre à Bordeaux. Et pendant près de 50 minutes, les Lorrains se sont placés idéalement pour y parvenir. Une défense hermétique et bien regroupée, des milieux et un attaquant de pointe dans les starting-blocks pour profiter des espaces, les hommes de Pablo Correa se montraient les plus dangereux, et étaient récompensés dès la 29e minute. Un corner de Gavanon mal repoussé par la défense girondine, un nouveau centre fort du milieu de terrain pour une tête plongeante d'Hadji qui envoyait le ballon sur la tête de Zerka bien heureux de détourner le ballon dans le but (1-0). Auparavant, une louche de Fernando pour Wendel mettait en danger la défense nancéienne mais Bracigliano remportait son duel (13e). Incapable de dérouler son jeu, Bordeaux regagnait les vestiaires sous les sifflets, ayant encaissé le premier but à domicile après 570 minutes d'invincibilité.

La deuxième période commençait sur la même physionomie, avec Nancy plaçant des contres rapides. Mais à la 51e minute, les hommes de Laurent Blanc se montraient enfin offensifs. Bellion résistait dans la surface de réparation à la charge et au tirage de maillot d'Andre Luiz avant de centrer. Bracigliano touchait le ballon vers son but, mais Biancalani était là pour repousser sur sa ligne. Dans la même minute, Alonso débordait sur le côté gauche et centrait pour la tête de Fernando qui trouvait le poteau. La pression montait sur le but lorrain. Et sur un corner frappé par Wendel, Diarra coupait de la tête au premier poteau et Cavenaghi reprenait de la tête au deuxième poteau pour égaliser (1-1, 53e). Tout était à refaire, et dans ce match marqué par de nombreuses fautes, le premier tournant de la rencontre intervenait juste après. Pour une faute peu évidente sur Chalmé, Brison écopait de son deuxième avertissement et Nancy était donc réduit à dix.

La partie était alors plus simple pour des Bordelais au visage bien différent de la 1ère période. Mais Nancy tenant bon. A la 78e minute, Bellion centrait en retrait pôur Micoud qui glissait dans l'axe à Alonso. L'Argentin trouvait Cavenaghi pour un une-deux mais il perdait son duel face à Bracigliano, parfaitement sorti. Le deuxième tournant de la rencontre survenait sur un nouveau corner girondin frappé par Wendel (81e). Au premier poteau, Malonga et Micoud s'écroulaient, et après un petit instant, M. Poulat sifflait un penalty, très généreux après visionnage du ralenti puisque c'est bien le milieu de terrain international qui semblait faire basculer le Nancéien à terre. Mais Cavenaghi ne se faisait pas prier pour le transformer en prenant le portier lorrain à contre-pied, réalisant ainsi son 4e doublé de la saison. Malgré une grosse volonté d'égaliser, Nancy n'y parvenait pas, et Biancalani écopait même d'un deuxième carton jaune (89e), synonyme d'expulsion.

Ce succès (2-1) acquis dans la douleur permet à Bordeaux de conforter sa place de dauphin, comptant désormais 6 points d'avance sur les Lorrains. Et les Girondins mettent même la pression, relative, sur Lyon, puisqu'ils ne comptent provisoirement que 6pts de retard sur le leader.



Réactions
Laurent Blanc (entraîneur de Bordeaux): "Si l'on tient au point de vue comptable, on fait une belle opération. Je n'ai pas besoin de dire que notre première mi-temps a été très mauvaise, comme tout le monde l'a vu. Nancy nous a posé des problèmes dans le jeu, au niveau des espaces, ils avaient plus de conservation de ballon que nous. On a changé un peu de système à la mi-temps. Je retiens l'envie qui nous a permis de revenir en seconde mi-temps pour revenir au score et éventuellement gagner. Après, il y a eu des faits de jeu et des décisions d'arbitrage qui nous ont facilité la tâche. Aujourd'hui, c'était en notre faveur, mais ce ne sera pas toujours le cas. Je comprends que les Nancéiens ne soient pas contents (de l'arbitrage). Ils perdent le match et ils perdent deux joueurs, c'est une très mauvaise soirée pour eux. Je n'en dirai pas plus, il y a des soirées comme ça."

Pablo Correa (entraîneur de Nancy): "Sentiment d'injustice ? Le problème c'est que les enfants écoutent, donc, je ne peux pas dire mon sentiment... Je n'ai pas revu l'action du penalty, je ne veux pas la voir. Un jour, c'est pour nous, un jour c'est contre. On était venus avec de bonnes intentions. En première mi-temps, on aurait pu avoir un peu plus de lucidité après avoir pris la marque, sachant que Bordeaux était sonné. En 2e mi-temps, on a préféré laissé le jeu aux Bordelais, pensant qu'on pouvait obtenir quelque chose en contres, mais malheureusement, le scénario a été ce qu'il a été. On perd des points, on perd des joueurs, c'est dur, dur. Si la 2e place est jouée ? Oui et non. Mais quelque part, oui, car Bordeaux mérite ce qu'ils vivent. Pour nous, le Championnat est loin d'être fini, il reste 7 journées, donc j'ai dit aux joueurs de rester calmes, calmes et concentrés."

Alou Diarra (milieu de Bordeaux): "En 1re période, on n'a pas vu le vrai Bordeaux, en seconde, oui. Il faut qu'on fasse attention à nos entames de match qui nous pénalisent toujours, il y a eu trop d'absences dans tous les domaines. Je ne sais pas si c'est la soudaine chaleur mais il n'y avait pas de mouvement, on ne gagnait pas de duels, on avait du mal à produire notre jeu et il y avait une bonne opposition en face. On ne pourra pas toujours revenir, cela nous a réussi cet après-midi mais cela doit nous servir de leçon. On a failli relancer cette équipe de Nancy. Ce qu'il faut retenir, c'est la réaction du groupe. On s'est engagés, on a gagné la plupart de nos duels en 2e période contre cette équipe qui a fini par craquer. A la pause, on a pris conscience de beaucoup de choses, qu'on n'y était pas et qu'on voulait vraiment cette 2e place, qu'elle était à nous."

Ulrich Ramé (gardien et capitaine de Bordeaux): "On n'a vraiment pas fait ce qu'il fallait en 1re mi-temps, on est passé à côté avec beaucoup de déchet technique, on n'y était pas dans les duels. En 2e, on a montré un autre visage et on a été récompensés pour les efforts et la détermination qu'on a mis. A la pause, le coach a fait des changements tactiques, nous a dit de nous reprendre parce qu'on n'y était pas du tout, et on est rentré avec un autre état d'esprit sur le terrain. L'arbitrage a certainement joué un rôle, mais on est récompensé de nos efforts sur la 2e période. Nancy ne doit pas être satisfait du résultat, mais cela a été le cas pour nous sur d'autres matches. Pour la 2e place, ce n'est pas fini pour les deux équipes, il reste encore 7 matches, 21 points".

Jonathan Brison (milieu de Nancy, expulsé): "On a fortement envie de se révolter, mais on nous a déconseillé de le faire, car ça pourrait nous être néfaste. Aussi on ne veut pas trop parler de l'arbitrage, mais on n'en pense pas moins. Tout le monde a vu le match et se fera sa propre idée. certainement le match bascule là-dessus (l'arbitrage), c'était un match super-important, c'est dommage, et en plus on perd deux joueurs pour le prochain match, ça peut être néfaste pour la suite. On est vraiment déçus, parce qu'on avait fait une très belle 1re période, et même si on était en difficulté en début de 2e, on ne méritait pas de perdre comme cela."

Pascal Berenguer (défenseur de Nancy): "On est bien rentré dans ce match, on fait déjouer cette équipe sans être trop inquiétés. A la reprise, c'est vrai que Bordeaux a accéléré, qu'ils voulaient mettre un peu le feu, et c'est vrai qu'ils ont deux occasions nettes. mais on a su faire le dos rond. Après, il y a eu des circonstances qui font que parfois l'abnégation ne suffit pas, même à neuf. Mais on peut sortir la tête haute."