Un nouveau plan pour les autistes

Le gouvernement présente aujourd'hui le plan sur l'autisme 2008-2010, pour, notamment, une meilleure prise en charge
Le plan vise à améliorer le diagnostic et la recherche et à combler le retard en matière d'accueil, en essayant de diversifier la prise en charge, jusqu'ici centrée sur la psychiatrie.

En décembre dernier, le comité consultatif national d'éthique s'était indigné de la situation dramatique des autistes en France qu'il assimilait à une "maltraitance".

L'association Autisme-France doit rendre public ce week-end, à l'occasion des rendez-vous de l'autisme, des extraits d'un livre blanc qui rassemble des témoignages de familles. Elles expriment les difficultés extrêmes pour scolariser leur enfant autiste et trouver un lieu d'accueil spécifique.

Les parents critiquent une trop grande psychiatrisation de la maladie, tandis que le comité d'éthique recommande d'accorder la priorité à une prise en charge éducative précoce, en relation avec la famille. Des clivages divisent les professionnels, sur ces deux approches.

Faute de structures adaptées en nombre suffisant, de nombreux parents vont en Belgique, qui accueille actuellement 3500 enfants ou adultes français souffrant d'autisme ou de troubles du comportement.

Les grandes lignes du plan du gouvernement
Le plan autisme ne devrait pas prendre position pour l'une ou l'autre méthode (plus "médicale" ou plus "éducative"), mais permettre un choix plus large, en diversifiant les modes de prise en charge et en expérimentant des structures de type nouveau (logement adapté, job coaching, accompagnement éducatif).

Il devrait prévoir davantage de créations de places d'accueil que le plan 2005-2007, qui en avait décidé 2830 (pour Autisme-France, les 8000 places existantes sont largement insuffisantes).

Le groupe de suivi scientifique créé en avril 2007 pour préparer le plan autisme sera chargé d'améliorer les connaissances sur l'autisme, en lien avec la Haute autorité de santé et l'Agence nationale d'évaluation médico-sociale.

Des divergences sur les chiffres
Il s'agit notamment de mieux connaître le nombre de personnes concernées. L'Inserm en 2002 estimait à 60.000 le nombre d'autistes en France et 180.000 en incluant les troubles envahissants du développement (TED), alors que l'OMS (Organisation mondiale de la santé) avance des chiffres plus importants, entre 200.000 et 400.000, en 2005.

Le comité national d'éthique cite quant à lui le chiffre de 300.000 à 500.000 adultes atteints de "troubles envahissants du développement". Il estime que chaque années naissent 5000 à 8000 enfants qui vont développer un syndrome autistique.