Paris confirme des contacts avec le Hamas

Bernard Kouchner a confirmé lundi que Paris avait repris des "contacts" avec le Hamas palestinien
"Ce serait difficile de l'infirmer", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères sur Europe 1.

Il a toutefois minimisé la portée de ces contacts avec le mouvement radical palestinien qui contrôle la bande de Gaza, révélés par le Figaro lundi. Il s'agit de "contacts" et non de "relations", a-t-il précisé.

"Nous ne sommes pas les seuls à en entretenir" et "nous ne sommes chargés d'aucune négociation", a ajouté Bernard Kouchner, estimant qu'"il faut que nous puissions parler si nous voulons jouer un rôle, si nous voulons que nos émissaires puissent passer à Gaza".

Il a estimé par ailleurs que les dirigeants du Hamas faisaient preuve d'ouverture. "Ils sont plus souples qu'auparavant. Ils admettent que des discussions (avec Israël) aient lieu, ils admettent éventuellement même - ce qui est une avancée - l'existence d'un Etat palestinien. Ils ne reconnaissent pas pour le moment l'Etat d'Israël".

Européens et Américains se sont engagés à ne pas entretenir de relations avec le Hamas tant que le mouvement radical palestinien ne reconnaîtrait pas l'Etat d'Israël, n'accepterait pas l'acquis des discussions de paix et ne renoncerait pas à la violence.

Lors de son intervention télévisée du 24 avril, Nicolas Sarkozy avait exclu des contacts personnels avec une organisation "qui veut rayer Israël de la carte" mais avait jugé utile qu'il y ait "des passerelles pour discuter".

Le Figaro rapporte qu'un diplomate français à la retraite, Yves Aubin de la Messuzière, ancien ambassadeur en Irak, a rencontré il y a environ un mois à Gaza Ismaël Haniyeh, chef de file du Hamas dans le territoire, et Mahmoud Zahar, l'un des ses principaux dirigeants. "Ils m'ont répondu qu'ils étaient prêts à accepter un Etat palestinien dans les frontières de 1967, ce qui équivaut à une reconnaissance indirecte d'Israël", rapporte-t-il.